Nasrin Sotoudeh : après 45 jours de grève de la faim
Les autorités iraniennes lui refusent les soins nécessaires et appropriés.
Le barreau de Paris exhorte les autorités iraniennes à permettre à Nasrin Sotoudeh, membre d’honneur du barreau de Paris, emprisonnée pour avoir exercé la profession d’avocat, à bénéficier de toute urgence des soins médicaux vitaux que réclame son état de santé.
Nasrin Sotoudeh avait entamé une grève de la faim du 11 août 2020 au 26 septembre pour protester contre le maintien en prison des prisonniers politiques iraniens. Elle a été hospitalisée le 19 septembre. Lors de son hospitalisation de graves problèmes cardio pulmonaires ont été diagnostiqués qui nécessitent une prise en charge urgente. Elle a pourtant été renvoyée à la prison d’Evin le 23 septembre, malgré la détérioration objective de son état de santé.
En décidant de placer Nasrin Sotoudeh en détention, les autorités iraniennes mettent de manière déraisonnable sa vie en danger, aucune justification objective n’ayant été apportée à la mesure en cause. Il s’agit d’une épreuve d’une intensité qui excède le niveau de souffrance inhérent à la détention et s’analyse en un traitement inhumain et dégradant.
La vie de Nasrin Sotoudeh est actuellement gravement menacée par les autorités iraniennes qui lui refusent un traitement médical approprié, en totale violation du droit iranien et du droit international. Le retour en prison expose Mme Sotoudeh à un risque permanent de contamination au COVID 19 dont on sait que les effets peuvent être particulièrement graves en présence d’autres pathologies et d’un organisme très affaibli.
Les autorités iraniennes ont annoncé le 14 octobre que le nombre de décès dus au COVID-19 - qui s'élève actuellement à 29349 -- pourrait doubler et que le nombre de contaminations quotidiennes continue de progresse.
Le barreau de Paris appelle les autorités iraniennes à transférer immédiatement Nasrin Sotoudeh dans un établissement hospitalier afin de lui permettre de recevoir les soins urgents et nécessaires à sa survie.
Le barreau de Paris demande inlassablement la libération de Nasrin Sotoudeh et de nos confrères iraniens injustement détenus pour avoir exercé leur activité légitime d’avocat, notamment Abdolfattah Soltani, Mohammad Najafi et Amir Salar Davood, tous quatre Prix droits humains de 2019 du Conseil des barreaux européens (CCBE).