Disparition forcée de de Mir Ahmed Bin Quasem, avocat au Bangladesh
L’Observatoire international des avocats en danger s’inquiète de l’arrestation à son domicile au Bangladesh, dans la nuit du 9 août 2016, de Mir Ahmed Bin Quasem, membre du Bar of England and Wales et de la Supreme Court Bar Association of Bangladesh.
Conduit de force dans un véhicule aux vitres teintées par plusieurs hommes ayant refusé de décliner leur identité et de produire un mandat d’arrêt, la famille et les proches de Mir Ahmed Bin Quasem sont depuis lors sans information sur sa situation, sa localisation ni sur les charges qui pèsent contre lui.
Les autorités déclarent pour leur part ne pas détenir l’avocat Mir Ahmed Bin Quasem.
Fils de Mir Quasem Ali, figure de l’opposition condamné à mort par le Tribunal pour les crimes internationaux (TCI) créé par le Parlement bangladais pour des crimes de guerre commis durant la guerre de 1971 contre le Pakistan, Mir Ahmed Bin Quasem s’est battu pour que son père bénéficie d’un procès équitable et d’une défense pénale adéquate. Plusieurs voix se sont d’ailleurs élevées au cours du procès de Mir Quasem Ali devant le TCI pour dénoncer des restrictions abusives des droits de la défense et la violation de principes de base du procès équitable par ce tribunal.
L’Observatoire international des avocats en danger (OIAD) fait part de sa solidarité avec les avocats du Bangladesh ainsi qu’avec les proches de Mir Ahmed Bin Quasem ;
L’OIAD dénonce avec force toutes formes de disparition forcée et d’arrestation arbitraire et appelle les autorités du Bangladesh à faire toute la lumière sur la situation de Mir Ahmed Bin Quasem et à le libérer immédiatement s’il devait s’avérer que ce dernier est détenu par les pouvoirs publics ;
L’OIAD rappelle les obligations qui lient l’Etat du Bangladesh au regard de sa législation et de des engagements internationaux qui garantissent le droit à un procès équitable et le droit à une défense pénale. Il souligne à cet égard que les activités déployées par Mir Ahmed Bin Quasem dans le cadre du procès de son père, liées à l’exercice des droits de la défense, ne sauraient être retenues contre lui ni constituer une atteinte à la sûreté de l’Etat du Bangladesh ;
L’OIAD rappelle également son opposition absolue à la peine de mort et appelle les autorités du Bangladesh à ne pas procéder à l’exécution de Mir Quasem Ali.
Dans l’attente d’information complémentaires sur la situation de Mir Ahmed Bin Quasem, l’OIAD invite les avocats et la communauté internationale à demeurer mobilisés et à relayer cet appel auprès des autorités compétentes pour que cessent toute les détentions arbitraires au Bangladesh, notamment celles de Mir Ahmed Bin Quasem et de Humman Qader Chowdhury, arrêté pour sa part le 4 août 2016 dans les mêmes circonstances que Mir Ahmed Bin Quasem.
- Mardi 16 août 2016 -