Délégation : rencontre avec Diana Iris García sur les disparitions au Mexique
Lundi 25 janvier 2016, Mme la vice bâtonnière Dominique Attias a reçu la défenseure des droits de l’Homme Diana Iris García qui était à Paris dans le cadre de la tournée organisée pour elle en Europe par l’organisation Peace Brigades International.
Diana Iris García fait partie du FUUNDEC (Forces Unies pour nos disparus à Coahuila), collectif qui regroupe des familles de disparus dans l'Etat de Coahuila, au Nord du Mexique. Ce collectif a été fondé en 2009, en réponse à l’incapacité des autorités mexicaines de faire face à la vague de disparitions sans précédent que connait le Mexique depuis 2006. On compte 35 collectifs de familles de disparus à travers le pays. Diana est directement concernée puisque son fils, ingénieur électronique, a disparu en février 2007 avec deux autres personnes. Depuis, malgré les nombreuses démarches entreprises auprès des autorités locales, sa famille reste sans nouvelles de lui. Les familles de disparus qui composent FUUNDEC ont dénoncé à de nombreuses reprises la collusion des autorités avec le crime organisé. AU Mexique le phénomène des disparitions est endémique. En septembre 2014, la disparition de 43 étudiants dans l'État de Guerrero avait connu un large écho médiatique et montré l'incapacité du gouvernement à mener une enquête sérieuse et impartiale. Au Mexique, selon des chiffres officiels, on compte 27 000 personnes disparues. Il s’agit d’une véritable catastrophe humanitaire.
Dans les rares cas où les disparitions font l’objet d’enquêtes, celles-ci se résument à une simple formalité pour montrer que les autorités agissent mais n’ont aucune réelle efficacité notamment par manque de moyens. Bien souvent ce sont donc les familles des victimes qui se lancent elles-mêmes dans des enquêtes.
Le 10 décembre 2015, le président Enrique Peña Nieto a soumis au Congrès un projet de loi afin de résoudre la crise des disparitions.
Le 15 janvier 2016, une mère de disparu dans l’Etat de Mexico a été abattue après avoir reçu des menaces de mort liées à son combat contre les disparitions.
La venue de Diana Iris García avait pour objectif de sensibiliser les autorités et l’opinion publique au fléau des disparitions forcées, aux risques que prennent ceux qui les dénoncent, et à l’impunité qui règne toujours au Mexique.