Décès de Jean-Pierre Cordelier
Monsieur le bâtonnier, Madame la vice-bâtonnière, Mesdames et Messieurs les anciens bâtonniers et vice-bâtonniers, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de l’Ordre ont la tristesse de vous faire part du décès de Jean-Pierre Cordelier, survenu le 19 octobre 2024 dans sa 92e année dont 66 années de vie professionnelle.
Né à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) en 1932, le milieu de la justice ne lui est pas inconnu puisque son père, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, est avoué auprès du tribunal de la ville. Mais c’est à Paris qu’il vient apprendre le droit : licencié en 1954, il parfait sa formation durant deux ans comme clerc d’avoué avant de s’inscrire au barreau de Paris en 1957. Son parcours universitaire est complété en 1961 d’un doctorat en droit sur le sujet La théorie constitutionnelle de Joseph de Maistre, thèse publiée quelques années plus tard et diffusée dans les bibliothèques juridiques nationales et internationales.
À la même époque, il passe avec succès le concours d’éloquence de la Conférence et devient Septième secrétaire de la promotion 1962-1963, où il côtoie les futurs bâtonniers Mario Stasi et Philippe Lafarge, ou encore Henri Leclerc et Michel Blum.
Durant sa longue et riche carrière professionnelle, Jean-Pierre Cordelier intervient dans de multiples domaines, en particulier en droit public et droit immobilier. Il privilégie le travail en association, exerçant toute sa carrière durant dans le cabinet Cordelier et Associés qu’il a fondé en 1957, notamment ces dernières années avec sa fille Agathe, devenue avocate à son tour.
L’étendue de sa culture juridique comme de ses compétences professionnelles l’ont également amené à enseigner le droit aux universités de Reims et de Paris-Assas, et à publier nombre d’articles dans la presse juridique.
En plus de son exercice, Jean-Pierre Cordelier est un avocat engagé dans le milieu associatif professionnel, d’abord à l’Union des jeunes avocats (UJA) de Paris où il est trésorier sur le mandat 1964-1967. De 1983 à 1985, il est élu membre du Conseil de l’Ordre sous les bâtonnats de Bernard du Granrut et Guy Danet. Il y est secrétaire de la Commission financière, et travaille entre autres au financement des grands travaux de modernisation des locaux de l’Ordre au Palais de la Cité.
À partir des années 1980, il multiplie les fonctions électives : comme administrateur puis trésorier de la CARPA de Paris, comme président de la Caisse Nationale des Barreaux Français (CNBF) de 1990 à 1992, en pleine réforme de la profession. Puis plus récemment, il est élu membre du Conseil National des Barreaux (CNB) de 2000 à 2002, ou encore président de l’association ANAAFA en 2002-2003.
En 2008, après plus de cinquante années au Barreau, la qualité d’avocat honoraire lui est conférée par le Conseil de l’Ordre. Il y renonce cependant dès l’année suivante pour exercer de nouveau. Travailleur infatigable, il avait toutefois trouvé dans la pratique sportive une parenthèse, lui qui était aussi membre de la Fédération française de Tennis. Multipliant les activités autant dans sa vie personnelle que professionnelle, il était en outre Commissaire-Commandant de réserve honoraire de l'armée de l'Air.
Avocat jusqu’au bout, Jean-Pierre Cordelier « doit continuer à être un exemple pour tous » disait de lui Mario Stasi, ancien bâtonnier et son camarade de promotion de la Conférence.
C’est une figure de notre barreau qui nous a quittés. Il était officier de la Légion d’honneur et commandeur de l’Ordre national du mérite.
Toutes nos condoléances et nos pensées vont à sa famille, ses proches et ses anciens associés et collaborateurs.
Les obsèques auront lieu le jeudi 24 octobre à 10h en l’église Saint-François-Xavier , 12 place du Président Mithouard, 75007 Paris.
Le port de la robe serait apprécié.
Thierry Gontard
Secrétaire général de l’Ordre et des Services