Décès de Guy Hamel
Monsieur le Bâtonnier, Madame la Vice-Bâtonnière, Mesdames et Messieurs les anciens Bâtonniers et Vice-Bâtonniers, Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil de l’Ordre ont la grande tristesse de vous faire part du décès de Guy Hamel, survenu le 4 mars 2025 dans sa 94ème année, dont plus de 45 années de vie professionnelle.
Né en 1931 à Paris, Guy Hamel descend d’une lignée d’hommes de loi : son père Paul, grand blessé de guerre à Verdun, est avoué puis juge, son grand-père Paul (1852-1941) a été avocat et membre du Conseil de l’Ordre, et il compte parmi ses aïeux Charles Hamel (1823-1916), avocat et administrateur de l’Institut catholique de Paris, et Léon Aucoc (1828-1910), juriste et académicien.
A l’image de ses ancêtres, Guy Hamel entame à son tour des études de droit à la faculté de Paris Panthéon. Il obtient une licence en 1951, et un DES de droit privé en 1952. La même année, il prête serment et s’inscrit au barreau de Paris.
Il commence sa carrière dans le cabinet de son futur beau-père, Noël de Coulhac-Mazerieux (1904-1990), ancien Secrétaire de Conférence (promotion 1928) et membre du Conseil de l’Ordre (1949-1953). Deux ans plus tard, il rejoint le cabinet d’Albert Brunois, dont il est le collaborateur durant plusieurs années ; lorsque ce dernier devient bâtonnier en 1965, Guy Hamel prend la direction du cabinet le temps de son mandat. Après cette expérience, il créé son propre cabinet spécialisé en droit des assurances. Exercer à son compte lui permet alors de trouver, avec le soutien de son épouse, un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. En 1976, il est élu pour trois ans membre du Conseil de l’Ordre : sous les bâtonnats de Francis Mollet-Viéville et Louis-Edmond Pettiti, il assume le secrétariat de la commission financière et le contrôle des comptes CARPA.
En décembre 1997 il demande son honorariat, qui lui est accordé après 45 années d’exercice. Il ne cesse pas pour autant ses activités, c’est même pour lui le début d’une véritable « carrière » ordinale. En 1998, il est appelé par le bâtonnier Dominique de la Garanderie pour assurer l’interim du Secrétariat général de l’Ordre. La même année, il devient délégué du bâtonnier pour la création et l’animation du Bureau des Assurances de l’Ordre ; dans ce cadre, étant l’un des plus éminents spécialistes de la responsabilité professionnelle des avocats, il assure le suivi des dossiers, représente le Barreau à l’étranger pour une harmonisation européenne des règles, et écrit nombre d’articles sur ce sujet dans le Bulletin. De 1999 à 2009, il est également médiateur judiciaire. Puis, de 2005 à 2017, il est délégué du bâtonnier au sein du Service de l’Exercice Professionnel pour l’examen des demandes d’intégration dans la magistrature présentées par des avocats.
En dehors de l’Ordre, son parcours est aussi marqué par une volonté de transmission : il enseigne ainsi le droit commercial à l’ESSEC (1958-1968), est chargé de travaux dirigés à Paris-Assas (1971-1977) et enfin enseignant en responsabilité civile professionnelle à l’Ecole de Formation des Barreaux (2000-2005). Plus généralement, depuis les années 1960, il consacre une part importante de son temps à des œuvres en faveur de la jeunesse : comme administrateur puis président des associations Le Bon Conseil et Louis-Esquerre, qui proposent des activités éducatives à des enfants et adolescents, comme délégué de l’Union nationale des Associations familiales (UNAF), et comme vice-président de l’association des foyers Guynemer pour étudiants.
Homme sérieux, engagé et « grand écoutant » selon ses proches, il est aussi animé d’une foi profonde qui l’accompagne sa vie durant, dans les joies comme dans les grandes douleurs qu’il a pu connaître. Membre de longue date du Groupe catholique du Palais, il cofonde l’association « Le Barreau de Paris montre l’exemple » aux côtés de Serge Hoffman et Chems-Eddine Hafiz, et organise à ce titre un pèlerinage œcuménique à Jérusalem sous le bâtonnat de Pierre-Olivier Sur.
Au terme de sa longue et riche carrière, Guy Hamel est fait chevalier de la Légion d’Honneur en 2015. Au fil des années, il avait eu la joie de voir plusieurs de ses proches suivre son exemple et s’orienter vers le monde du droit.
C’est une grande figure de notre Barreau qui nous a quittés. Toutes nos condoléances et nos pensées vont à sa famille et ses proches.
Thierry Gontard
Secrétaire Général de l’Ordre et des Services