Elections ordinales 2024 : découvrez dès à présent les professions de foi des candidats ! Cliquez ici
Fermer
Fermer
Menu

Le Barreau de Paris demande à nouveau la libération de nos confrères iraniens injustement emprisonnés et dénonce le harcèlement à l’encontre de leur famille

Mis à jour le 27 avril 2021

Soheila Hejab est une avocate iranienne militante des droits de l’Homme. Le 23 mai dernier 2020, elle a été condamnée par la cour d’appel de la Province de Téhéran qui a confirmé sa condamnation à 18 ans de prison pour « propagande contre l’État », « rassemblement et collusion », « perturbation de l’ordre public pour créer le chaos », « formation d’un groupe de défense des droits des femmes », et « demande de référendum et de modification de la constitution ».  Elle a été violemment arrêtée par les gardiens de la révolution à sa sortie du tribunal et emmenée de force à la prison de Qarchak où elle est toujours détenue.

Amir Salar Davoodi est un avocat iranien qui a défendu de nombreux prisonniers politiques et membres de minorités religieuses ou ethniques. Opposé à la politique du régime de Téhéran, il était très actif sur les réseaux sociaux : il animait notamment une chaîne Telegram permettant à des avocats défenseurs des droits de l’homme d’échanger. Il est détenu depuis le 20 novembre 2018 dans des conditions très préoccupantes et les associations dénoncent sévices et torture. Il y a un an et demi, il avait été condamné par la 15ème chambre du Tribunal révolutionnaire de Téhéran, sur le fondement de multiples chefs d’accusation dont pour « propagande contre le régime » et « création d’un groupe en vue de porter atteinte à la sécurité nationale. La peine prononcée est extrêmement lourde puisqu’il a été condamné à 30 ans d’emprisonnement, 111 coups de fouet. En 2019, Amir Salar Davoodi, Abdolfattah Soltani, Mohammad Najafi ont reçu le prix des droits de l’homme du CCBE en même temps que l’avocate Nasrin Sotoudeh.

La répression à l’encontre des avocats défenseurs des droits de l’homme s’exerce également à l’encontre de leur famille. En effet, le harcèlement des membres des familles des prisonniers politiques, des militants et autres défenseurs des droits de l'homme, ainsi que celui des journalistes et des dissidents basés à l'étranger, est une politique de longue date des autorités iranienne.

La famille de Nasrin Sotoudeh, éminente avocate des droits de l'homme emprisonnée, a été particulièrement visée. Ainsi, Mehraveh Khandan, la fille âgée de 20 ans de l'avocate, et étudiante en droit, a comparu devant un tribunal le 26 octobre 2020 à Téhéran pour se défendre contre l'accusation d'"insulte et agression" envers un gardien de prison. Elle avait été arrêtée au domicile familial le 17 août 2020 pour « une dispute » qu'elle aurait eue avec une gardienne de prison un an plus tôt. Elle avait ensuite été libérée sous caution.

D’ailleurs, en raison des conditions inquiétantes dans les prisons iraniennes, où le comportement hostile et provocateur des gardiens envers les familles des prisonniers politiques demeure régulier, Nasrin Sotoudeh a préféré renoncer aux visites avec les membres de sa famille.

Le Barreau de Paris appelle les autorités iraniennes à la libération immédiate de nos confrères injustement détenus, notamment de Soheila Hejab, d’Amir Salar Davoodi et de Nasrin Sotoudeh et exhorte les autorités iraniennes à cesser toute mesure de harcèlement à l’encontre des familles de prisonniers politiques et notamment à l’encontre de la famille de Nasrin Sotoudeh.